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< Retour aux actualitésLe tourisme, relais pour stimuler le commerce
Une meilleure synergie entre tourisme et commerces doit pouvoir irriguer l'activité économique locale.
Des panneaux directionnels bilingues voire trilingues, c’est très bien. Encore mieux s’ils forment un réseau cohérent avec les guides ou sur les applications au coeur d’un secteur commerçant où sont pensés, simultanément, l’illumination, les trottoirs et les chaussées. Parmi d’autres, ce conseil a été prodigué récemment devant des commerçants, lors d’une rencontre montée par la CCI de Bayonne- Pays Basque.
Angle retenu : nous sommes sur la Côte basque quasiment assis sur un tas d’or, mais nous ne nous en rendons pas bien compte. Et donc ne savons pas en tirer profit. Dit autrement aux commerçants et acteurs économiques locaux : « Comment le tourisme peut-il être (davantage) un levier pour le commerce dans une ville ? »
Urbanisation et commerce
Plusieurs expériences mettent en évidence l’effet multiplicateur d’un lien réfléchi entre tourisme et commerce de centre-ville. Exemple, l’urbanisation de la commune peut stimuler le commerce. Ainsi à Espelette, devenue la capitale du piment, et une destination touristique : « Dans les années 80, on en était loin avec notre marché en déclin, se souvient André Darraïdou, hôtelier et ancien maire de 1989 à 2006. Plusieurs facteurs se sont conjugués pour revivifier le village : une déviation routière à l’horizon et à anticiper, un soin apporté à l’entrée du bourg avec un commerce-phare (le chocolatier Antton), des personnages locaux, la création de parkings consistants. (...) Echelonnés et à peu près maîtrisés, ces événements ont inversé la tendance, tout comme la possibilité pour la municipalité de préempter les lieux et de veiller - à peu près - à l’équilibre des commerces ». Egalement est venue l’AOP piment d’Espelette...
Circuit et commerce
Il ne suffit pas d’avoir un commerce attrayant, offrir des attractions, un climat a aussi le bienvenu, dit en substance Catherine Oteiza, de la salaison nichée au bout de la vallée des Aldudes. Créer des circuits pédestres de découverte, la Fête de la vallée, une association des commerçants et acteurs de la vallée, ou encore la Route gourmande sont des atouts pour donner de l’attrait au tourisme et du contenu à l’activité commerciale. « Mettre en scène son lieu de production avec un espace de vente » est une initiative que mène Philippe Lartigue avec le linge basque “1910 Lartigue” à Ascain. Sur 1 100 m² depuis 2010, il n’y a pas seulement un magasin, mais un atelier de tissage où le visiteur voit la fabrication “de la bobine à la nappe”, et partage ainsi l’authenticité/l’identité du produit.
Tourisme et touristes
Selon les tableaux de bord de la CCI, sur l’année 38 650 touristes viennent en Pays Basque (l’équivalent de la population d’Anglet). Et ils occasionnent 14 811 000 nuitées. Ainsi 41% des commerces réalisent une partie de leur chiffre d’affaire avec les touristes, surtout dans la partie sud du littoral. Et ces derniers apportent 181 millions d’euros aux commerçants. Encore faut-il bien cerner qui sont ces touristes aux envies, origines et motifs très différents : activités d’affaire, voyage familial, congés de courte durée, séjours troisième âge.
C’est l’un des conseils de base de Jérôme Le Grelle, observateur et expert en développement territorial incluant des activités commerciales. Après avoir scruté 12 villes de l’Hexagone, avoir décortiqué les expériences de Chartres, la géolocalisation à Reims ou l’interaction commerce et promotion du territoire avec les Galeries Lafayette à Toulouse, il est persuadé que « le tourisme est un relais de croissance majeur pour le commerce ». En Pays Basque comme ailleurs. Et ici, nous avons déjà un office de commerce actif.