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< Retour aux actualitésPorc basque Kintoa
Il se rapproche encore de l'appellation d'origine protégée, espérée dans deux ans.
Le 25 janvier dernier, le Kintoa, porc pie noir du Pays basque, l'une des six espèces locales encore répertoriées en France, s'est approché un peu plus de l'Olympe que constitue l'AOP. Cette appellation d'origine protégée qui, à l'horizon de deux ans, achèvera de donner ses lettres de noblesse à la Rolls des cochons dont les jambons goûteux, soigneusement affinés, et à la chair délicatement persillée, régalent les fines gueules.
L'Inao a en effet décidé de nommer prochainement une commission d'experts, dont la mission sera de délimiter précisément les contours de l'aire géographique de production. En se basant sur des critères historiques notamment, la filière propose que celle-ci recouvre tous les cantons du Pays basque, plus, en Béarn, ceux de Salies, Sauveterre, Navarrenx, Oloron-Ouest, Aramits et Accous.
La filière propose également que 70% de la part d'aliments devra obligatoirement provenir de l'aire géographique et prévoit que chaque parcours d'engraissage (les champs et les montagnes où les cochons sont élevés en plein air pendant un an) ne recevra que le nombre d'animaux que sa topographie permettra.
Produit de niche
Ainsi débute la dernière étape de la constitution d'un dossier dont la démarche a été initiée il y a dix ans. "Désormais, ce n'est plus qu'une question de temps", se réjouit Michel Oçafrain, président de la filière porc basque.
Un porc basque qui revient de loin. Car, quand, en 1990, Pierre Oteiza décide de le sauver, il n'en reste plus qu'une trentaine de spécimens. Aujourd'hui, quelques 70 éleveurs et une quinzaine de naisseurs assurent la pérennité et le développement d'une race dont l'élevage constitue une opportunité pour l'agriculture fermière locale.
2000 porcs ont en effet été engraissés l'an passé, mais l'objectif est d'atteindre les 4000 cochons dans les trois ou quatre ans, afin de répondre à la demande des gastronomes gourmands de ce produit de niche, qui n'a pas vocation à la consommation de masse.
"L'Inao va prochainement délimiter les contours géographiques de l'aire de production"
100 euros net par porc
Au cours des derniers mois, cette croissance a été freinée en raison de l'incertitude qui planait sur le prix de l'alimentation des animaux, orienté à la hausse. Pour contourner la difficulté, la filière a signé un accord avec Xabi Suhubiette pour la fourniture des aliments de complément à un prix garanti pour un an, durée d'élevage d'un porc. "L'objectif est la lisibilité et d'offrir à l'éleveur un revnu ne de 100 euros par porc", poursuit Michel Oçafrain.
La filière souhaite donc séduire de nouveaux producteurs qui peuvent bénéficier de financements à hauteur de 50% pour leurs équipements. L'objectif pour 2012 est d'intégrer un éleveur-naisseur, un naisseur engraisseur et entre 7 et 10 engraisseurs équipés de deux à quatre parcs.