La presse en parle
< Retour aux actualitésKintoa a donné son nom au porc fermier basque
Vallée des Aldudes
Une trentaine de personnes vivent dans ce territoire indivis que la France et l'Espagne gèrent conjointement. Huit maisons, une venta et pas de portable
Kintoa en basque - Pays Quint en français - Quinto real en espagnol - a donné son nom à la race de porc fermier basque dont la sauvegarde a été assurée dans la vallée de Baigorry. Kintoa et ses produits dérivés sont à l'honneur à l'occasion des portes ouvertes organisées en cette fin de semaine dans la vallée. Mais Kintoa est avant tout le nom d'un territoire navarrais, indivis, d'environ 2 500 hectares, juché au-delà du bourg d'Urepel (365 habitants). Cest une enclave espagnole dont la France et l'Espagne se partagent plutôt sereinement la gestion après des siècles de querelles.
Les habitants de Kintoa (à peine une trentaine) affichent leur nationalité française à une exception ou autre. Ils paient leurs impôts fonciers à l'Espagne mais s'acquittent de leurs impôts sur le revnu au Trésor français. La France elle s'acquitte d'une redevance annuelle auprès de sa voisine moyennant quoi les éleveurs basques dépendant de la commission syndicale de la vallée de Baigorry peuvent faire paître leurs troupeaux au-delà de la frontière... Kintoa abrite 8 maisons (dont deux inoccupées), construites dans un petit vallon entouré d'un décor de verdure à couper le souffle où quelques familles on fait souche.
A titre perpétuel
Reste que la gestion de la vie quotidienne des habitants incombe à la commune d'Urepel : "Nous avons la jouissance des terres figuant sur la versant nord - appelé Pays Quint septentrional- à titre perpétuel rappelle Michel Ernaga, le maire. Ceci aux termes d'un traité de 1856. La commune et le département assurent les équipements de base : routes, réseaux électriques, téléphoniques... Nous aimerions que nos interlocuteurs navarrais des vallées d'Erro et de Baztan, gestionnaires du versant sud supportent également quelques unes de nos coûts. Mais la répartition des charges ne semble pas être leur préoccupation du moment".
Le gouvernement régional navarrais que dirige Miguel Sanz a néanmoins lancé une enquête et un plan d'action sur 15 ans, auprès des éleveurs de la vallée faisant paître leurs bêtes à Kintoa, espace classé Natura 2000. "Une bonne chose !" au dire du maire.
Il s'agit en effet d'évaluer les besoins en voirie, enclos, cabanes... Mais dans l'esprit de l'élu, l'étude devrait être étendu à l'habitat permanent.
En attendant, le courrier est distribué par la poste, les offices sont célébrés à Urepel, les électeurs déposent leurs bulletins de vote à la mairie du village.
Le boulanger, lui, ne passe pas. Il est vrai qu'Urepel n'est plus doté que d'un dépôt de pain. Mais l'unique venta de Kintoa offre du pain frais à qui va jusqu'à elle. Les tracasseries d'ordre successoral découlant de l'indivision, sont parfois très épineuses. Si les uns ont recours au notaire de la vallée de Baigorry, d'autres se tournent vers leurs confrères d'Elizondo en Navarre. Mais à quel saint se vouer pour obtenir un bon réseau de téléphonie portable ? Opérateurs français ou espagnols ? A ce jour pas de réponse pour Kintoa où le portable n'est pas roi.