La presse en parle
< Retour aux actualitésLe porc basque a la côte
Six solutions qui marchent - Durable ou bio, en vente directe ou en circuits courts, avec des labels, prônant le retour à l'herbe et à l'agro-écologie, une autre agriculture émerge à côté du système conventionnel.
Pour Pierre Oteiza 60 ans, les Salons de l'Agriculture se suivent et ne se ressemblent pas « En 1989, alors jeune éleveur, j'avais découvert au Salon les derniers porcs pie noir du Pays basque, témoigne t-il. II n'y en avait plus que 30 dans toute la France, uniquement dans des zoos ou des animaleries. Et j'en avais acheté deux pour les ramener chez moi, dans mon village natal des Aldudes (300 habitants)».
Un quart de siecle plus tard, Pierre Oteiza se rendra de nouveau Porte de Versailles, mais cette fois pour la signature du décret officiel d'appellation d'origine contrôlee (AOC) du porc basque. Entre ces deux dates, le nombre d'éleveurs de porcs basques est passé, avec 7000 bêtes, de 0 à 80, plus 10 jeunes agriculteurs en cours d'installation.
« L'agriculture, cela devrait être une question de temps et de patience », souligne celui qui a mis des chants basques sur le repondeur de la SARL Oteiza (60 salariés, répartis entre le séchoir, 1 atelier de salaison et de transformation ou encore les boutiques de vente) qu'il a implantée dans la vallee des Aldudes.
« C'est simple, pour un porc blanc, il faut 8 mois pour atteindre 150 kg alors que nous, avec le porc basque, élevé en pleine nature (35 porcs au maximum par hectare) nous mettons 15 mois pour 180 kg » La différence se ressent a la fois dans le goût, maîs aussi dans le prix d'achat a peine 1,30€ le kilo au marche de Plérin dans les Côtes d'Armor contre 3,50€ le kilo pour le producteur de porc basque. « On dit que nous représentons un travail de niche, mais dans dautres regions de France - en Corse, dans le Limousin, dans le pays de Bigarre par exemple - d'autres races, traditionnelles de porcs ont aussi leurs AOC. »
Face au systeme productiviste qui « tire les prix vers le bas et nous amène dans une catastrophe sans fin », Pierre Oteiza croit plus que jamais aux atouts de son terroir. « Là où, tous les matins, j'ai le bonheur d'observer mes porcs qui gambadent dans les prés et les montagnes à la recherche de leur nourriture ».