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< Retour aux actualitésLe Salon est-il une solution à la crise du monde agricole ?
Même s'ils sont fiers de venir exposer le fruit de leur labeur durant ces neuf jours de fête, les agriculteurs ne perdent pas de vue la précarité de leur situation.
Entre envol du prix des matières premières, réduction des marges, mais aussi image négative de l'agriculture, le chantier est loin d'être terminé.
A l'heure où le salon de l'agriculture attire de plus en plus de curieux, où en est le monde agricole ? Le salon parisien peut-il être une solution efficace aux difficultés des agriculteurs ?
Depuis le 19 février, éleveurs, producteurs, partenaires, mais et sutout consommateurs se réunissent pour célébrer le monde agricole.
Mais le temps n'est pas au beau fixe pour autant. Si certains se félicitent de la fréquentation du salon et du privilège pour les exposants d'y être présents, d'autres en profitent pour attirer l'attention du grand public sur la situation précaire du monde agricole, par des marches de protestation à travers les sept pavillon que compte le salon.
Mardi 22 février dernier, l'Aquitaine était à l'honneur, et les élus locaux étaient en déplacement dans la capitale pour l'occasion. Lors d'un point presse, Bernard Dupond, conseiller général et président de la Commission agricole, a déclaré que malgré la crise ambiant, "la ferme 64 (était) en bonne santé, les éleveurs ont le moral". Ce que ne confirment pas tout à fait les dits éliveurs, qui déplorent qu'aujourd'hui, certain secteurs agricoles, tels que la procution laitière, ne font pas vivre un homme, et encore mois un foyer" et que "le coût actuel des matières premières, et les marges ridicules tuent les petites et moyennes exploitations".
Bernard Dupond concède quand même qu'un filet de sécurité doit être mis en place le plus rapidement possible afin d'éviter la disparition des éleveurs, et attend du président de la Réublique, qui avait déclaré lors de l'inauguration du salon croire en "la capacité de rebond des agriculteurs français", qu'il agisse véritablement dans leur sens.
Aujourd'hui, les représentants de la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques et du Conseil général, doivent rencontrer le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, auquel ils comptent réitérer les interrogations déjà évoquées, lors de sa visite à Saint-Pée-sur-Nivelle le 28 janvier dernier. Ils aborderont la question des aides accordées au monde agricole, ainsi que la gestion des zones montagneuses et de l'eau.
Le problème du foncier
Michel Anxolabéhère, président de la Chambre d'agriculture, soulève un autre problème pour les exploitations agricoles : le foncier. S'il dit comprendre le besoin d'infrastructures, il explique que l'"agriculture souffre terriblement de la concurrence de l'urbanisation". Les ressources foncières sont loin d'être inépuisables, ce qui n'est pas forcément apparu comme évident à tous, et le monde agricole en pâtit. Trop de terres seraiet concédées à l'immobilier, ce qui restreint considérablement la possibilité des exploitants agricoles de se développer.
Le présient précise que la Chambre d'agriculture est "totalement investie dans cette question foncière" et qu'il "s'agit d'avoir une gestion plus intelligente des zones constructibles afin que la capacité d'accueil des exploitations soit maintenue"
Parallèlement à la question foncière, la problématique de l'aménagement du territoire, en pleine modification, influe sur les terres agricoles. Michel Anxolabéhère prend l'exemple de l'agrandissement de l"A63 qui a forcé certains agriculteurs à céder des parcelles de leurs terrains, moyennant compensation bien sûr. "Aujourd'hui, personne n'est satisfait de la parcelle d'autrooute qui fait perdre des terres, mais la compensation monétaire est considérée comme suffisante pour certains". Reste à savoir si la gestion des futurs travaux de la LGV contentera toujours les agriculteurs.
Mauvaise publicité
Le modèle productiviste de l'agriculture intensive est pour beaucoup bien plus représenté au salon que l'agriculture biologique ou raisonnée. Pourtant Bernard Dupont, insiste sur le "gros effort fait par la Chambre d'agriculture dans le domaine de l'agriculture biologique". Malgré cet effort, un seul stand du Pays Basque représente l'agriculture biologique, celui de Jean-Pierre Gogny, apiculteur de Cambo.
Cette sous (voire non)-représentation de l'agriculture biologique au salon est l'un des principaux reproches qui lui sont faits.
A ce propos, la dernière campagne "choc" de France nature environnement, qui dénonce l'usage des pesticides et des plants OGM par des mises en scène, fait énormément d'émules dans le monde agricole. Comme Nicolas sarkozy et Bruno Le Maire qui se sont empressés de qualifier cette campagne de déplacée et honteuse, Michel Anxolabéhère exprime lui aussi sont indignation. Selon lui, "cette campagne fait beaucoup de mal aux agriculteurs et donne une image désastreuses de l'agriculture". Il ajoute aussi qu'il est "important de contrecarrer une telle campagne, notemment par une présence au salon". Autant dire que l'unique stand biologique basque a un lourd fardeau sur ses épaules.
Salon et communication
Si les critiques vont bon train, les exposants tiennenn quand mêm à dire que le salon est pour eux une occasion rare de faire connaître leur travail. Peio Etcheleku l'a bien compris et sa présence au salon est avant tout un vitrine pour les fromages Agour. Il le dit lui-même, sa venue "est une stratégie commerciale et un effet de communication, le salon apporte une reconnaissance indispensable pour un agriculteur".
Outre la vitrine offerte aux exposants et à leur travail, cette manifestation est un enjeu primordial de la promotion touristique. M Lauque, de l'Office départemental du tourisme, estime que "le message touristique distillé sur le salon n'a rien à voir avec l'information classique". Ainsi, l'espace tourisme est de plus en plus développé sur ces neuf jours, répondant ainsi à une double stratégie de séduction du grand public et mise en avant des relations publiques.