Pierre Oteiza affirme que son souci principal est de respecter le temps. comment croire ce Basque "fou de découvertes" qui du fin fond de sa valée des Aldudes, a relancé une production agricole de qualité. Les grands chefs ont invité ses produits à leur table, notamment le porc Kintoa ; l'Elysée ou l'équipe de France de rugby dévorent ses saucissons goûteux, l'Asie le réclame, le Canada lui ouvre une cabane à Montréal, la Corée ou Singapour lui font des clins d'oeil... Heureusement, son béret qui ne le quitte plus depuis sa naissance l'empêche d'avoir la grosse tête.

Sa réussite est pourtant impressionnante. En 20 ans, sa production artisanale de charcuterie a explosé : 50 employés, 80 éleveurs partenaires, 40 000 jambons entrposés, une dizaine de boutiques au Pays Basque mais aussi à Bordeaux ou à Paris. L'entreprise réalise près de 10% de son chiffre d'affaires à l'exportation dont 5% au Japon. "Oteiza est la seule entreprise française à  proposer à la fois de la viande porc, des salaisons et des conserves au sein de la restauration haut de gamme, dans les grands magasins de Tokyo ainsi qu'au travers du réseau des 100 magasins Fauchon", indique Pierre Oteiza. Prochaine étape ? "Peut-être Hong-Kong et la Chine". Toujours en respectant le temps de l'élevage, de la fabrication et du partage en famille.

Le porc Kintoa s'invite à Noël

Depuis 1990, Pierre Oteiza se bat pour faire renaître la race du porc basque, reconnaissable par ses couleurs roses et noires, vivant en pleine liberté sur les contreforts pyrénéens. Objectif atteint aujourd'hui : 4000 jambons de chair rouge sombre, au goût de noisette et de beurre frais, osent rivaliser avec le célèbre pata negra espagnol.