Thierry BAMAS veut fabriquer ses glaces aux Aldudes

INITIATIVES Le pâtissier angloy vise l'ouverture d'un atelier dans la vallée, en face de la coopérative laitière.

C'est un projet qui lui tient à coeur. Thierry Bamas, pâtissier et chocolatier renommé d'Anglet(où il est installe depuis cinq ans, après onze ans passés rue Pannecau, à Bayonne) a décidé d'ouvrir un atelier dè fabrication de glaces auxAldudes, en face de la Coopérative laitière Pays basque. Le terrain est réservé, mais pas encore acquis. 

« Nous souhaitons, explique-t-il, élaborernosglacesàpaitirdulaitet de la crême de la laiterie. Une fois fabriqués là-haut, tous nos produits glacés serontacheminés vers notre magasin d'Anglet et vers les différents magasins que l'on dessert. Si ce projet voit le jour,nos gâteaux basques seront, eux aussi, conçus aux Aldudes. Déjà, toutes les semaines, depuis un an et demi, on monte jusqu'à la vallée fabriquer des gâteaux basques à l'intention de Pierre Oteiza, pour ses propres magasins, avec les matières premières trouvées sur place comme le beurre et le lait » 

Pourquoi se compliquer ainsi la vie quand on est à la tête d'une pâtisserie angloye très fréquentée par les gourmets, et qu'on s'apprête à en ouvrir une autre rue d'Espagne à Bayonne ?« Pour des raisons professionnelles, je voyage beaucoup, et je me suis rendu compte que les gens sonttrês attachés au terroir français et aux produits liés à notre patrimoine culinaire. Or, les produits du terroir, on les trouve plutôt à l'intérieur qu'au bord de la mer. Cette démarche est en cohérence avec le
message d'authenticité, de tradition que je veux faire passer.

Financement compliqué
Le projet de Thierry Bamas a séduit beaucoup d'acteurs économiques qui y voient l'occasion de dynamiser davantage la vallée des Aldudes. Son atelier s'ajouterait à l'élevage de
Pierre Oteiza, à la OPE, à la coopérative Belaun, à laTruite de Banca, fleurons delà vallée, lissant des liens avec ces entreprises.
Le coût de construction l'atelier de fabrication serait de 1,7 milliond'euros. L'architecte Patrick Mantini, qui a conçu le magasin d'Anglet, en a déjà dessiné les plans en tenantcompte de l'environnement pour que l'atelier s'insère dans le paysage de la vallée.
Le plus compliqué, c'est le financement Les cinq banques contactées sont, apparemment, réticentes, nevoyantpasla« rentabilité immédiate » de ce projet au fin fond du Pays basque intérieur.« Enoutre,elles souhaiteraient que je crée une SCI, précise Thierry Bamas. Mais, la Région Aquitaine ne m'octroiera des subventions que si je porte le projet en mon nom propre. » Le pâtissier angloy espère bien convaincre ses interlocuteurs, et trouver une solution à ces difficultés juridiques.
Emmanuel Planes