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< Retour aux actualitésPorc Basque : un choix gagnant
La filière porc basque souhaite lancer de nouveaux producteurs, à travers tout le Pays Basque. Elle met en avant l'intérêt économique de cet élevage ainsi que ses facilités techniques. Grâce à un marché aujourd'hui très dynamique, le débouché est assuré. Des réunions d'information sont prévues dans quelques jours.
Dans la morosité agricole ambiante, une production dont le marché est très dynamique, qui ne nécessite ni beaucoup de temps ni beaucoup d'investissements, cela devrait se remarquer. Pas assez au goût de la filière Porc basque qui vient de lancer une campagne d'information pour inciter les paysans à se lancer dans cette production dans tout le Pays Basque.
L'objectif est de casser des idées quelque peu répandues, en réaffirmant que cet élevage est ouvert à tout le Pays Basque, au delà de la vallée des Aldudes et qu'économiquement, il est aussi valorisant que les ateliers traditionnels.
Sur le premier point, il est vrai que le travail de redynamisation de la race Pie Noir du Pays Basque, plus communément appelé Porc basque ou Euskal xerria, a été mené par des éleveurs de Banca, Aldudes et Urepel essentiellement. Mais les fruits pourraient aujourd'hui bénéficier bien au-delà de ce territoire. Le marché est très dymique et la production est insuffisante. L'association (composée d'éleveurs de différents cantons) veut la développer au-delà de la vallée des Aldudes. D'ailleurs depuis son lancement il y a plusieurs années, le projet d'AOC Kintoa ambitionne de prendre pour territoire l'ensemble du Pays Basque, même s'il devra s'arrêter dans un premier temps au Pays Basque nord.
Sur l'aspect économique, le prix des céréales distribuées à ces porcs élevés en plein air constitue la principale charge. Et la flambée des cours en 2008-2009 a pu en décourager certains. C'est pourquoi, la filière a décidé la mise en place de filets de sécurité lors de sa dernière assemblée générale. Désormais, la grille de paiement des porcs est indexée sur le cours de l'aliment.
"Nous avons évalué économiquement "l'atelier moyen", ses coûts, ses marges. Nous en avons déduit une zone de stabilité situé entre 203 et 223€/T d'aliment.
Si le prix de l'aliment monte au dessus de cette zone de stabilité, la moitié du surcoût généré au producteur sera pris en charge par le transformateur. Si le prix de l'aliment descend en dessous de la même zone, le système de péréquation veut que de la même façon la moitié de la marge suplémentaire générée par le producteur aille au transformateur", explique Michel Oçafrain, éleveur à Banca at président le la filière porc basque. La filière suit donc tous les mois l'évolution des cours de l'aliment et agit en fonction.
"C'est une mesure de régulation locale qui est l'aboutissement d'une réflexion et d'une concertation entre producteurs et transformateurs, et qui rassure les éleveurs. En surveillant les critères de poids et de gras des porcs, un engraisseur doit pouvoir gagner entre 80 et 100 euros par porc", ajoute-t-il.
L'autre avantage économique de cette production est qu'elle nécessite peu d'investissements. La plupart des éleveurs utilise des parcelles qu'il ne peuvent mettre en valeur autrement. Les équipements nécessaires : cabane, aire de nourrissage bétonée, aire de chargement, bénéficient d'importantes aides publiques. "conseil régional et Conseil général interviennent à hauteur total de 50% des dépenses facturées. En outre, ils financent aussi l'autoconstruction, soit le temps passé par le paysan. Par exemple, sur un parc qu'il faudrait entièrement créer (piquets, barbelé, caban, ciment, robinets, etc) dont la facture totale serait de 4000€, la moitié serait subventionnée et on pourrait aussi déclarer 2000€ d'autoconstruction qui bénéficierait encore de 50% d'aide au maximum, soit au total 3000€ de subvention. c'est un taux d'aide assez exceptionnel", résume Pierre-Yves Pollet, animateur de la filière.
L'AOC comme objectif
Techniquement, la filière dispose également de ressources intéressantes. Le parc de naisseurs a été l'objet d'un important travail entre 2001 et 2005. Il est aujourd'hui en mesure de fournir des lots homogènes (75% des lots placés actuellement proviennent du même naisseur) et d'assumer une augmentation de la procution en engraissement. La filière c'est aussi deux techniciens qui donnent les conseils à la production ou l'appui aux investissements.
Par ailleurs, les produits issus de la race Porc basque sous appellation Kintoa sont en bonne voie pour obtenir une appellation d'origine contrôlée. Des points techniques sont encore en chantier. Actuellement, la filière travaille sur l'adaptation du chargement de chaque parcelle en fonction des potentialités de celle-ci. De façon notamment à favoriser un enherbement suffisant car pour la filière "le lien au terroir est lié à la consommation d'herbe".